Interview optimiste de Bruno Solo |
Ta définition de l’optimisme ?Continuer à y croire malgré tout. Un mot optimiste ?Lucide. L’optimiste c’est un pessimiste lucide. Un personnage célèbre optimiste ?Garibaldi et Simon Bolivar, les deux mecs les plus admirables de l’histoire de l’humanité pour moi. Ils y ont vraiment cru, eux. Et quand ils ont eu le pouvoir, ils ont tout donné au peuple. Un livre optimiste ?Le gai savoir de Friedrich Nietzsche. Un film qui fait du bien ?L’Arnaque de George Roy Hill avec Paul Newman et Robert Redford. C’est un film charmant, délicat, avec des escrocs au grand cœur. J’aime beaucoup ce film. Je l’ai vu souvent. La musique qui te rend heureux ?L’intégrale des symphonies de Beethoven, l’album blanc des Beatles, l’album Songs in the Key of Life de Stevie Wonder. Un des meilleurs albums du monde. Des chansons qui donnent les clés de la vie. Un souvenir heureux ?Lorsque je suis parti seul en voyage avec mon père pendant 4 mois. Il m’a dit « ça serait bien que l’on apprenne à se connaître tous les deux. C’est normal de rentrer en conflit avec ses parents. Viens, on part en vacances. » Même si je m’entendais bien avec eux, mais comme mes copains et mes copines se disputaient couramment avec les leurs, de parents, je faisais semblant, moi aussi. On a atterri à New York pour se lancer dans un grand tour des Etats-Unis, du Canada et de l’Amérique du sud. J’avais 13 ans et ce que je suis aujourd’hui doit beaucoup à ce beau voyage. C’était assez rustique. On dormait là où on dormait, on mangeait quand on mangeait, on faisait du stop. Canada, Etats-Unis, Mexique, Guatemala, Honduras, 20 000 bornes en tout. On a changé 4 fois le moteur d’une bagnole qu’on avait louée là-bas, une aventure incroyable. C’était en 1977, une année essentielle pour moi parce que c’est l’année où La Guerre des étoiles est sorti en France. C’est d’ailleurs pour ça que des années plus tard j’ai choisi Solo comme nom d’acteur, il me parlait philosophiquement. Une expérience particulièrement positive ?Mon mariage en 2005. C’était un mariage gai, déglingué, pas improvisé mais qui a vite tourné à l’improvisation. Ca correspondait tout à fait à ce que nous sommes ma femme et moi. Le faire-part c’était mes enfants qui disaient « Nos parents se marient, faites quelque chose ! » et tout était à l’avenant. Une pensée optimiste ?Il m’est odieux de suivre autant que de guider ; c’est un précepte de vie. Ni panurgien, ni guide. Cette phrase de Nietzsche m’aide beaucoup dans la vie. Il faut juste rester vigilant et rebelle. C’est un gage de liberté, d’indépendance, de libre-arbitre. |